« Automne »

C’est aujourd’hui l’Automne. Nous avons demandé à un membre de la rédaction d’orgevalmag d’écrire un de ses poèmes sur la saison qui commence:

Et puis l’Automne vint
Son Excellence l’Ambassadeur
De la Mort
Streap-tease de la nature
Avant le saut final
Derniers rais du soleil
Sur les mille sarcophages d’or
Le Printemps est plus pervers
La mort est dans le corps des amants
Et la gesticulation du clown.

Je n’étais pas fait pour vivre
Je n’étais pas fait pour mourir
Pour l’agonie peut-être.

« L’été » (à la façon d’un internaute anonyme d’orgevalmag »)

« Les moissons sont faites et les blés sont coupés

 

Sous la table campée dans le champ

Je ne sais si ma main à frôlé

Le velours râpé de l’ancêtre

Qui bave dans sa soupe

Ou la cuisse du puceau

Dui bâfre comme dix

J’ai flatté toutes les croupes

Des femmes qui nous servaient

Celle de la servante qui nous enivrait

Par son vin violet et ses chansons paillardes

Celle de la fille marier

Et celle de la femme à démarier

 

Le froment trop riche a donné de la farine trop blanche

La farine trop blanche a donné trop de pain

Le pain a tué les rats qui le flairaient

 

Les moissons sont faites et les blés sont coupés »

 

En attendant la Saint-Jean: »La Chapelle en feu » poème écrit pour la mairie d’Orgeval.

Endormi depuis des siècle

Le hameau de la Chapelle vit replié sur sa paix.

 

La mère Lecras gère seule

Son épicerie de poupées

Chez la mère Jo, au café de Jo,

On trinque à toute heure du jour

Et Maurice, le chauffeur de cars,

Reçoit, sans bouger de sa place de conducteur,

Son verre d’anisette.

 

Dans notre grande maison,

Nous percevons les petits bruits du voisinage:

Chiens qui aboient

Conscrits en goguette,

Défilé de la Saint-Jean.

 

A la Saint-Jean, le hameau se réveille,

Avant le feu,

On questionne le doyen sur sa santé,

La foule prend possession

D’un champ proche de la chapelle,

Le curé dans son habit noir à l’ancienne,

Bénit le  tas de bois

Avec d’obscures paroles en latin

Tous s’embrassent ou se serrent la main.

Le doyen d’une main ferme,

Met le feu aux bois de poirier et de châtaigniers,

Le tas de branches s’embrase,

Le feu réchauffe la nuit fraîche,

Qui vient de tomber,

La fanfare accompagne le feu,

Une ronde d’enfants et de jeunes,

Se forme.

Les anciens réapprovisionnent le feu,

En bois sec  qui brûle en crépitant,

Le vent joueur rabat les flammes

Tantôt d’un côté, tantôt de l’autre

La ronde s’arrête,

Les plus audacieux sautent le feu

Gage, dit-on, de mariage dans l’année.

 

Les participants au feu

Quittent peu à peu la braise

Pour le bal proche

Qui durera jusqu’à l’aube.

 

La  Chapelle retrouve sa paix.

 

M.F.

 

 

 

 

Poésie: Bienvenu le Printemps.

« Bienvenu le printemps, la saison du réveil.
La sortie de l’hiver par le fond de la scène.
Le temps des giboulées, le temps du doux soleil
Montant un peu timide au-dessus de la Seine.

Bienvenu le printemps avec ses frais bourgeons,
Ses petits vents malins qui font courber les herbes,
Ses lapins dans les champs, ses canards dans les joncs
Dont les tiges menues forment de longues herbes..

Bienvenu le printemps avec son ciel si bleu
Qu’on le croirait tout neuf avec ses blancs nuages
Tremblant comme oisillon d’un geste un peu frileux.

Bienvenu le printemps pour réchauffer mon coeur,
Pour éclairer mes jours, pour tourner une page
Du livre de ma vie, pour chasser mes rancoeurs »

Jean-Pierre Röhken
« Verts, rouges et noirs »

Poèsie: « Noël à Orgeval »

Nous adressons à tous les enfants et à tous les anciens enfants d’Orgeval avec deux jours d’avance ce poème d’un Orgevalais trop tôt disparu:

« Petit papa Noël est descendu du haut
Des nuages cendrés, il freine son traineau
Au-dessus de l’église, au-dessus du Moutier,
Au-dessus des cyprès et des arbres fruitiers.

Il marche sur les toits, se glisse dans le trou
Des noires cheminées, ignorant les verrous
Qui bloquent les portails. il cherche les chaussons
Déposés devant l’âtre ou sur le paillasson.

Chacune des maisons de la rue des Bouillons,
Du chemin du Bocquet, de la rue des Sablons,
De l’allée des Thuyas, recevra sa visite.

Petit papa Noël est descendu du haut
Du firmament d’hiver, pour donner des cadeaux
Aux enfants d’Orgeval que le sommeil invite. »

Jean-Pierre Rökhen
Verts, rouges et noirs

« Le Printemps » par Jean-Pierre Röhken

C’est aujourd’hui le printemps.
Un poète orgevalais, arraché à la vie, que sa mère et ses amis pleurent toujours a écrit quelques vers incomparables:

 » Bienvenu le printemps

Bienvenu le printemps, la saison du réveil,
La sortie de l’hiver, par le fond de la scène,
Le temps des giboulées, le temps du doux soleil,
Montant un peu timide au dessus de la Seine.

Bienvenu le printemps, avec ses frais bourgeons,
Ses petits vents malins qui font courber les herbes,
Ses lapins dans les champs, ses canards dans les joncs,
Dont les tiges menues forment de longues gerbes,

Bienvenu le printemps, avec son ciel si bleu,
Qu’on le croirait tout neuf, avec ses blancs nuages,
Tremblant comme oisillon d’un geste un peu frileux.

Bienvenu le printemps, pour réchauffer mon coeur,
Pour éclairer mes jours, pour tourner une page,
Du livre de ma vie, pour chasser ma rancoeur. »

-Jean-Pierre Röhken « Verts, rouges et noirs » Editions Mémoires et Cultures.

Le printemps en poésie…

printemps chez les Saint-Rémy


Initialisé par Jack Lang, alors ministre de la culture de François Mitterand dans toute la France, puis dans toute l’Europe, le printemps en poésie qui se célèbre cette année aussi à Poissy a commencé dans la région à Orgeval.
Sous l’initiative de Mme Thérèse Mercier, créatrice du GESTE d’Orgeval mais aussi d’Orgeval-Accueil, maire-adjointe déléguée à la culture de Bernard de Saint-Léger.
Tout a commencé un certain mois de mars, il y a fort longtemps Thérèse (qu’une cruelle maladie a emporté il y a quelques années toujours pleine de projets. Nous l’avons vu, au côté de son fidèle mari Claude et de l’une de ses filles dédicacer dans une petite librairie du quartier latin son dernier livre de poèmes quelques semaines avant sa disparition) a lancé à la maison des jeunes le printemps en poésie.
Pensant sans doute à elle, Jean-Pierre Rokhan, lui aussi disparu a écrit un poème intitulé « Bienvenu le printemps » qui commence ainsi: « Bienvenu le printemps, la saison du réveil;
La sortie de l’hiver par le fond de la scène,
Le temps des giboulées, le temps du doux soleil,
Montant un peu timide, au-dessus de la Seine »

Noël: la parole au poète…


Jean-Pierre Rokhen, poète orgevalais écrivait il y a dix ans un poème sur Noël à Orgeval.

« Petit Papa Noël est descendu du haut
Des nuages cendrés, il freine son traineau.
Au dessus de l’église, au-dessus du Moutiers,
Au-dessus des cyprès et des arbres fruitiers.

Il marche sur les toits, se glisse dans le trou
Des noires cheminées, ignorant les verrous
Qui bloquent les portails, il cherche ses chaussons
Déposés devant l’âtre ou sur le paillasson.

Chacune des maisons de la rue des Bouillons,
Du chemin du Bocquet, de la rue des Sablons,
De l’allée des Thuyas recevra sa visite.

Petit papa Noël est descendu du haut
Du firmament d’hiver pour donner des cadeaux
Aux enfants d’Orgeval que le sommeil invite. »

Jean-Pierre Röhken: « Les Vieux »

Nous aimons publier en cet automne, saison de la nostalgie, un poème de Jean-Pierre Röhken, trop tôt disparu.

« Les Vieux »

« Ils vont le dos courbé
dans les sentiers d’automne
sans grandes enjambées
où les sous-bois résonnent

Ils vont la ride au front
éclairés d’un sourire
disant qu’ils ne voudront
jamais jouer les martyres

Ils vont sans s’agiter
en prenant l’existence
par le meilleur côté
et gardant le silence

Ils vont main dans la main
à petits pas tranquilles
sans peur du lendemain
sans gestes inutiles »

-« Verts, rouges, noirs »- Editions Mémoires et Cultures

Bientôt, l’automne…


Dans deux jours, l’automne.
Donnons la parole à un poète d’Orgeval…

« Et puis l’automne vint
Son Excellence l’ambassadeur de la mort
Strip-tease de la nature
Avant le saut final
Derniers rais du soleil
Sur les mille sarcophages d’or
Le printemps est plus pervers
La Mort est dans le corps des amants
Et la gesticulation du clown

Je n’étais pas fait pour vivre
Je n’étais pas fait pour mourir
Pour l’agonie peut-être ».

Charles de X.